Beauchamp à travers les âges
Contenu
Avant 1922, l'histoire de l'ancien Beauchamp se rattache évidemment à celle de l'ancien Taverny, puisque notre commune a été formée, pour 8/10e, de la cession d'une partie de Taverny.
Préhistoire et Antiquité
Les sables de Beauchamp
Le nom même de Beauchamp (qui viendrait de Bellus Campus, champ de guerre) est connu d'abord par la nature de ses sables formés lorsque la mer recouvrait tout le Bassin Parisien. Les coquillages variés que l'on trouve encore dans nos fouilles nous le rappellent. A l'époque des Gaulois (pour la région : peuplade des Rémolléens) existait sur la hauteur du Taverny actuel, en forêt, un camp, sans doute celtique, avec des retranchements, dont il reste encore quelques traces.
Le Camp de César
De ce camp appelé par la suite " Camp de César " partait un chemin, devenu plus tard, gallo-romain, allant jusqu'à la Seine au port de l'époque situé à Herblay. Ce chemin semble suivre le tracé actuel de la Route d'Herblay et couper la voie romaine dite "Chaussée Jules César ". La création de cette chaussée (voie romaine de Lutèce à Rouen) peut se situer entre l'époque de Jules César (- 100- 44) mais après sa mort, et de l'empereur Julien " César des Gaules " (+ 331 + 363) dont le palais était à Lutèce.
On a retrouvé en 1971 -1972 par des fouilles au bord de la chaussée Jules César, à un endroit jouxtant Beauchamp, des fondations de bâtiments Gallo-romains avec un puits, des tuiles romaines, des vases et poteries, des pièces de monnaie etc.
Moyen Âge
De l'abbaye de Saint-Denis aux fiefs héréditaires
Le 1er manuscrit authentique sur l'histoire du territoire de Taverny-Beauchamp est une charte de Pépin le Bref, (père de Charlemagne) datant de l'an 754. Elle faisait don des terres de "Tabernacius" à l'Abbaye de Saint- Denis.
Vers le Xe siècle, les terres de Taverny et de sa région sont devenues des " Fiefs ", gérés héréditairement par des Seigneurs qui se dégagèrent, peu à peu, de l'abbaye de Saint-Denis. Un de ces Seigneurs était Bouchard 1er le Barbu (987-1020) Baron de Montmorency (ce Bouchard était contemporain de Hugues Capet), dont le patronyme est resté, plus tard, à la commune voisine de Plessis-Bouchard.
Puis les Montmorency prirent au 12e siècle une importance grandissante. C'est Mathieu Il de Montmorency qui s'illustra à Bouvines en 1214 et qui reçu de son roi, Philippe Auguste, le droit d'ajouter à son blason de 4 alérions, 12 autres alérions correspondant aux 12 bannières ennemies qu'il avait conquises.
Bois et garennes
Un autre Mathieu de Montmorency, mort en 1360, a sa pierre tombale visible dans l'église de Taverny. Il semble évident que la vie citadine du Moyen-âge était centrée sur Taverny et ses alentours où étaient vignes, terres à grains, cultures potagères et vergers, le lieudit de Beauchamp étant surtout recouvert de bois et garennes.
C'est dans ces bois que l'on allait ramasser les glands et les châtaignes, on y faisait aussi des coupes pour les constructions, les objets en bois (tonneaux et cercles) et pour le chauffage. On y chassait beaucoup, tant pour protéger les récoltes que pour la nourriture, venaison et chair du gibier à plumes. La chasse au faucon y était fort en honneur.
La Porte du Roi Jean
Si la vie des Seigneurs et notables était plaisante, l'existence des serfs et paysans était très rude. Aux duretés de la vie quotidienne, travaux, dîmes, etc., s'ajoutaient les épreuves des époques de famines et de guerres. En 1358, la Jacquerie ravagea la région et en 1419, les anglais dévastèrent toute la vallée de Montmorency. Le Roi Philippe le Bel vint une fois à Taverny, signer une charte en 1299.
Plus tard, Philippe VI de Valois était en résidence à Taverny lorsque son fils Jean tomba malade. Il y eut 3 processions et le Duc Jean guérit. C'est lui qui devint plus tard Jean le Bon. Une porte de l'église de Taverny est dite : "Porte du Roi Jean", et un vitrail au dessus, montre sa guérison.
Époque moderne
Les Condé
La région de Taverny et ses alentours passent des Montmorency aux Condé par suite de la Fronde. Henri Il de Montmorency se révolta contre Richelieu. Il fut vaincu et exécuté en 1632 ne laissant aucune postérité légitime.
Sa sœur aînée, Charlotte, femme de Henri Il de Bourbon, Prince de Condé, devint héritière du duché de Montmorency. C'est ainsi que les Condé devinrent Hauts-Seigneurs de Taverny et alentours avec droits de haute et basse justice à la place des Montmorency. C'est leur fils qui devint le Grand Condé de la guerre des Flandres et qui se retira à Chantilly.
Ce sont les armes des Condé qui figurent sur la pierre dite la " Chaise au Renard " située auparavant dans les bois de Beauchamp et depuis le cinquantenaire devant la mairie actuelle de Beauchamp. Le médaillon central est " d'azur à trois fleurs de Lys d'or " au bâton péri de gueules en bandes. Il est entouré d'un collier de l'Ordre de Saint-Michel, du collier de l'Ordre du Saint- Esprit et du collier du Trophée de Rocroi.
La seigneurie censière de Taverny et alentours fut vendue ensuite par les Condé en 1675.
Le Château de Beauchamps
C'est vers cette époque que l'on peut situer le château de Beauchamps.
Il semble qu'il ait été un grand rendez-vous de chasse. Pour l'ensemble de la Seigneurie censière de Taverny et environs, après plusieurs ventes et héritages, elle devient la possession du Comte Alexandre de Longaulnay qui était Seigneur de Franconville. C'est à lui que la ville de Taverny doit son blason, mélange des armes de Longaulnay et des 12 alérions de Montmorency.
En 1773, Joseph de la Borde, banquier anobli devient acquéreur de cette Seigneurie. (II aurait loué la " Garenne de Beauchamps " de 1773 à 1793). Puis il vend la Seigneurie à L. F. Joseph de Bourbon prince de Conti, de la famille des Bourbon-Condé.
Le ballon à hydrogène
Situons ici un événement particulier. Le 1er décembre 1783, le physicien Charles et N. Robert Jeune s'élèvent en ballon à l'hydrogène (1er du genre) devant les Tuileries à Paris. Les vents de Sud et Nord-Ouest les poussent jusque vers l'Isle-Adam à Nesles, après 2 h 05 d'heureuse traversée, ayant survolé Clichy, Argenteuil, Franconville, Ermont et passé au sud de Saint-Leu, entre le hameau de Beauchamps et Taverny, puis Bessancourt etc.
On en grava des cartes et estampes à l'époque et on en fit des plats " au ballon ".
Époque contemporaine
La Révolution française
Nous n'avons pu réunir des documents précis intéressant directement le hameau de Beauchamps durant la révolution, où les esprits durent s'échauffer, là comme ailleurs.
Taverny et Saint-Leu
A partir de 1801, Taverny cessa d'être un chef-Iieu de canton et bien plus, en 1806, la commune fut rattachée à Saint-Leu. C'était une idée du Prince Louis Bonaparte qui avait son château à Saint-Leu, mais en 1821, Taverny redevint commune autonome.
La ligne de chemin de fer Paris-Pontoise
Nous arrivons maintenant à l'évènement le plus important pour l'histoire de Beauchamp. C'est l'établissement de la ligne de chemin de fer Paris-Pontoise (et au delà) avec une station qui serait située sur la Route d'Herblay et qui desservirait Taverny, Montigny et Herblay, d'où le 1er nom de station en 1846-47, " Montigny- Herblay ".
Ce sera le départ du développement de la future Commune de Beauchamp...
Infos pratiques
Source :
Les éléments historiques de ce texte proviennent du livre très documenté réalisé en 1957 par l'abbé Rousseau, de l'Oratoire, après des années de recherches aux archives nationales, départementales et municipales, aux archives du musée Condé à Chantilly, à la Bibliothèque Nationale etc.
Ce volume a le grand avantage d'être précédé par une importante rubrique citant toutes les sources et références des documents et faits cités.
L'ouvrage est en outre préfacé par M. Jacques LEVRON, Conservateur en Chef des Services d'Archives Départementales de Seine-et-Oise, qui déclare avoir apprécié les soins scrupuleux apportés par l'auteur pour sa documentation.
Ce volume est malheureusement épuisé actuellement mais on peut toutefois en consulter un exemplaire à la Bibliothèque municipale de Beauchamp.
Démarchage abusif
Des individus, se présentant comme étant des agents de police ou du CCAS sont susceptibles de se présenter à votre domicile.
Pour votre sécurité, nous vous recommandons de ne pas leur ouvrir sans avoir vérifié leur statut et leur identité.
Vous devez contacter le CCAS ou les services de Police par téléphone afin de vérifier si un agent a été envoyé à votre domicile.